Non, l’agilité n’est pas morte. Elle est simplement devenue adulte.

    Depuis quelques mois, de nombreux articles annoncent la “mort de l’agilité”. Pour certains coachs freelance, la baisse d’activité semble confirmer cette thèse. 

    J'aimerais vous partager mes observations et constats, après 25 ans à piloter des projets complexes dans plus de 30 grandes DSI (Renault, France Travail, Société Générale, Orange, Axa, BPCE, Tissot, Eaton, Dior, L'Oreal, Lacoste, EDF, General Electrics, RATP,…), je l’affirme : l’agilité n’est pas morte, elle est devenue mature.

    Dans mon experience en passant progressivement des roles - de développeur, chef de projet, architecte, directeur de projet (sur des projets de plusieurs années avec plus de 50personnes), manager de transition, coach agile/transformateur - j'ai pu voir un grand nombre de pratiques arriver, s'installer à travers des buzz-word, devenir virales et tirer tout le marché vers le haut, puis atteindre leur maturité et rentrer dans les moeurs, laissant place à d'autres nouvelles technos ou pratiques. J'ai appris avec le temps à lire ces cycles et à me positionner sur les nouvelles vagues montantes. Je vous partage ci dessous ces observations et recommandations.

 1. Tous les frameworks suivent un schéma immuable

Que ce soit cycle en V, Waterfall, Agile ou SAFe, tous reposent sur un enchaînement identique :

Vision → Stratégie → Roadmap → Planification & Engagement → Exécution → Itération

• En Waterfall : longues temporalités.
• En Agile : découpage par sprints.
• En Agilité à l’échelle : coordination multi-équipes synchronisée.

L’agilité fluidifie et accélère ces étapes, mais ne les abolit pas.

👉 Exemple observé : trop d’entreprises appliquent l’agilité “from the book”, sans tenir compte de leur culture ni de leurs contraintes. Résultat : résistance interne, rejet du cadre, et sentiment d’échec. Ce n’est pas l’agilité qui échoue, mais sa mise en œuvre dogmatique.

 2. L’agilité n’est pas morte : elle s’est internalisée

Les entreprises ont investi des millions dans leurs transformations agiles. Aujourd’hui, elles capitalisent sur ces investissements en internalisant ces compétences. Leur écosystème a acquis une maturité plus ou moins solide grâce aux experts externes, et elles visent désormais l’autonomie.

• De nombreux groupes comme Amadeus, France Travail, Société Générale, Renault, Orange communiquent regulierement dans des conferences sur la creation de leurs propres Agile Centers (LACE) ou "Agile Center".
• “Aujourd’hui nous maîtrisons intégralement la transformation, nous n’avons plus besoin d’accompagnement externe.” (Sic)(Chapter Leader Agile, grand groupe industriel)

 3. Pour durer, les coachs agiles doivent pivoter

Certains coachs restent attachés à une vision rigide de l’agilité, refusant toute adaptation. Pour eux, personnaliser le cadre est une hérésie. Pourtant, les entreprises continuent d’adapter l’agilité à leurs réalités, sans se tourner vers ces puristes.

Je vois aujourd’hui plusieurs pistes concrètes pour continuer à avoir de l’impact :

• Accompagner la montée en compétence interne : se positionner comme formateur, facilitateur, mentor.
• Intégrer l’IA de façon pragmatique : pas pour “faire du prompt”, mais pour améliorer réellement les pratiques quotidiennes.
• Anticiper les enjeux éthiques et juridiques : RGPD, biais algorithmiques, transparence, et gouvernance des usages IA.

 Et vous ? Quelles autres pistes voyez-vous pour les coachs agiles aujourd’hui ? N’hésitez pas à les partager en commentaire.

 L’IA comme levier opérationnel pour l’agilité

Chez mon dernier client, nous avons mis en place un assistant IA pour les Product Owners : il les aide à structurer l’exploration, rédiger, maturer et prioriser leurs Features et User Stories. Résultat : une montée en compétence accélérée, un gain de temps net, et une meilleure articulation entre métier et delivery.

Et ce n’est qu’un exemple.

Voici d’autres usages concrets et puissants que je vois émerger :

• Génération assistée de backlog : formulation rapide et complète des US + critères d’acceptation.
• Priorisation data-driven : en croisant valeur métier, coût, données clients, feedback terrain.
• Rituels intelligents : assistants qui synthétisent les stand-ups, détectent les blocages, suggèrent des actions concrètes.
• Coaching augmenté : agents IA disponibles 24/7 pour préparer les réunions, entraîner les postures, automatiser les suivis.

👉 Ils montrent que l’agilité n’est pas éclipsée, mais amplifiée par une technologie mature.

🎓 Se former à ces nouveaux usages

Pour aller plus loin, la formation suivante propose un cadre solide pour intégrer ces pratiques dans vos missions :

📚 Gagnez du temps : intégrez l’IA pour automatiser vos tâches IT
→ Catalogue des Formations de KLA

Objectifs :

• Comprendre l’IA, ses opportunités et ses limites
• Automatiser des tâches concrètes (backlog, documentation, reporting…)
• Créer des assistants intelligents utiles à vos équipes
• Intégrer l’IA sans dérive éthique ni risques juridiques

🧭 En conclusion

L’agilité n’est pas morte. Elle est devenue adulte.
Les transformations se poursuivent, mais avec des enjeux nouveaux.
Les freelances qui s’adapteront à cette réalité – IA, formation, accompagnement des internes – resteront essentiels.
Les autres… seront regardés comme les vestiges d’un âge révolu.

À vous de choisir votre camp.